dimanche 2 octobre 2011

SENEGAL : découvrez cet animal politique en voie d’apparition !

L’homme est par nature un animal politique disait Aristote ce que Homère soutenait autrement, l’homme ne peut vivre sans famille, sans loi et sans foyer. Le vocable est entendu ici comme une qualité fondamentale de l’individu. Autrement dit, l’homme ne peut exister en dehors de l’organisation sociale. C’est dans ce sens strictement que nous employons ce mot. Si, par ailleurs, cet usage a choqué des lecteurs, je présente mes excuses et demande leur compréhension.
Par ailleurs, dans la perspective de la présidentielle 2012, il y a des faits inédits dans l’histoire du Sénégal. En effet, à mon humble avis, jamais dans l’histoire de notre pays, les citoyens de tous rangs, ne se sont jamais autant intéressés à la chose politique. Pour rappel, la présidentielle de 2000 a sonné l’alerte en réveillant les Sénégalais. La mobilisation des jeunes dans le renversement du régime socialiste a été sans précédent. Et, cette leçon de l’histoire semblait être bien comprise par le chef de fil du régime en place d’où les sublimes promesses à la prestation de serment, en dehors du temple, au stade de l’immortel sénégalais Léopold Sédar Senghor.
Aujourd’hui, la candidature du locataire actuel du palais met le Sénégal dans une situation qui impose à ceux qui n’avaient aucun égard pour la politique en général ou les élections en particulier à dire ne ce reste qu’un mot. Si nous voulons très sincèrement, au-delà,  de toute tentation polémiste, rendre à César ce qui lui appartient, il faut rendre hommage à l’opposition. Quoi que l’on dise, c’est elle depuis 2000 avec le Parti socialiste appuyé par un autre fait marquant qui consiste au départ de Moustapha NIASSE du gouvernement, qui a sonné le glas de la contestation. Ceci n’engage que moi, il n’y a jamais eu dans l’histoire d’acte plus haut de l’opposition sénégalaise que le boycott des élections législatives en 2007. Par un article, un jour, je donnerai mes raisons sur le même portail.
Le naufrage du bateau le Joola et le limogeage de Idrissa et son procès, celui de Bara TALL, qui ont ému tant de Sénégalais à l’époque en sont aussi pour quelque chose. Considérant tous ces événements douloureux que les Sénégalais ont vécus, il est aisé de comprendre pourquoi le peuple (excusez la généralisation et la prétention) est sur la voie de la révolte.
Ce cocktail social a donné naissance à un contexte qui a favorisé un militantisme nouveau qui tire sa légitimité du manque d’impact dans les ménages de la croissance économiques et des largesses quotidiennes et sans gêne du régime en place. Le culte du mérite  a disparu du langage des Sénégalais. L’on constate l’effritement de l’autorité par des reculades extraordinaires comme les décisions prises sur l’affaire des marchants ambulants, les marche de l’opposition, et bien d’autres bras de fer que l’autorité de l’Etat a perdu devant le refus catégorique de citoyens ou simplement d’un groupuscule d’hommes d’affaire ou d’un corps de métiers.
Je ne voudrais pas faire le procès d’un régime. Je veux juste rappeler le contexte qui poussé le Sénégalais lambda à passer du stade d’observateur à militant politique pour justifier l’apparition de cet animal politique au Sénégal.
Sans aucunement oublier les coupures ou les délestages qui ont frappé de plein fouets toutes les couches sociales et qui sont une cause immédiate du réveil du citoyen sénégalais, la prolifération des partis politiques depuis 2000 au nombre de 166 présentement, si ma mémoire est bonne, la multiplication des mouvements citoyens depuis quelques temps ont donné naissance à deux organisations qui vont m’intéresser : Yen a marre et M23. Le constat peut être renversant. Le concept de Yen a marre rappelle un homme désespéré qui décide d’engager la révolte. Celui de M23, évoque à l’esprit le M16, une arme de guerre. L’assemblage de ces deux éléments ne donnent-il pas un homme debout en colère avec une arme à la main ? Je refuse de le voir ainsi mais il n’y pas plus aveugle que celui qui ne veux pas voir. L’histoire de l’humanité a montré qu’en toux lieux et en tout temps, la violence a toujours commencé par être verbale. Si tel est le fait et que nul ne peut le contester, il est du devoir de chacun, de tous les Sénégalais de se faire violence pour que cette violence symbolique ne passe jamais à la violence physique.
Ces nouveaux mouvements citoyens sont constituaient de Sénégalais Lambda, parfois sans parti politique et qui très souvent habitent des endroits qui n’ont jamais fait l’actualité nationale ou s’ils le font quelques fois, c’est pour paraitre comme l’Afrique dans les médias occidentaux. Au fond, je me demande s’il ne d’agit pas d’une revanche. De qui ? Suivez mon regard !
Un rappeur symbolique au sommet de son art vers 2008 du nom de « fou malade » avait poussé un éminent journaliste à dire à l’époque que le candidat qui remporterait l’élection présidentielle de 2012 devrait faire impérativement sa campagne électorale avec lui. Aujourd’hui, il semble être dans la mêlée avec Yen a marre mais il reste ce symbole de cette jeunesse qui dit chaque jour Yen a marre en prison, dans les rues, dans les écoles, dans les universités et dans les hôpitaux. Cette jeunesse sans emplois qui rêvent légitimement d’un avenir meilleur.
En attendant de poser une réflexion avec vous sur le réel électeur  au Sénégal: qui vote réellement au Sénégal ?, nous allons baptiser l’animal politique au Sénégal. Il s’appelle Le Sénégalais conscient des enjeux de la politique, de faire valoir ces droits de citoyens, conscient de ses devoirs de patriote et qui aspire à un Sénégal où chacun peut, sans distinction, prétendre aux délices de la politique par une nouvelle forme de gouvernance menée par un nouveau leadership fondé sur l’éthique et qui rend compte au peuple. Si l’on peut valablement baptiser ce militant nouveau au singulier, pourquoi ne le ferait-on pas au pluriel : Les Sénégalais. Je vous rends hommages !
Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/




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