dimanche 2 octobre 2011

Les ambassades occidentales au Sénégal se font-elles des chiffres d’affaire ?

C’est la question que je me suis légitimement posée à la suite d’un cas de refus de Visa.  En effet, les ambassades demandent exigent des frais de visa et parfois des cartes téléphoniques. A titre d’exemple, une ambassade demande  70 000F CFA et une carte téléphonique qui coûte 7800F CFA. La somme par demande revient donc strictement parlant à 77 800 FCFA. Poussons la réflexion, certes dans la spéculation car aucun moyen de permet de vérifier pour obtenir les opérations et les chiffres exacts. Si une ambassade comme celle que nous venons d’évoquer reçoit sans exagération 100 demandeurs par semaine, elle fait un compte de 7 780 000F CFA par semaine, le mois revient à 31 120 000 et l’année 373 440 000. Ces chiffres sont une estimation certes mais pour ceux qui fréquentent les ambassades, les rendez-vous hebdomadaires de certaines dépassent toujours plus d’une centaine de demandeurs. En général, une représentation diplomatique coûte toujours chère à l’Etat national surtout les pays Africains qui pour défendre leur souveraineté, leur images et magnifier leurs relations avec certains pays se paient le luxe d’installer des ambassades en occident. En considérant ces chiffres qui peuvent bien refléter ceux des ambassades occidentaux dans les pays africains ou démunis, il semble évident que les métropoles ne se cassent pas la tête. Les demandeurs, à qui pourtant, l’on refuse souvent le visa-sésame, sont pourvoyeurs de fonds de ces ambassades. Avec leur frais de visa, celles-ci paient sans soucis leur personnel et se font même des chiffres d’affaire.  C’est pourquoi, dans certaines ambassades, il existe clairement des services commerciaux. Que les accusés se lèvent ? Qu’en est-il donc des ambassades africaines en occident ? Réfléchissons !
La première observation tape à l’œil, les frais sont non remboursables. Malheur au demandeur qui oublie cette règle du jeu dans la demande de visa car certains de condition très modeste font des prêts espérant obtenir le visa. D’un coût élevé et non remboursable, une étude mérite d’être commanditée sur l’affaire des visas. Le domaine de la politique étrangère relevant exclusivement du pouvoir du Chef de l’Etat, cette démarche s’avère déjà éprouvante. Le nombre élevé de demandes ne semble déplaire en aucun cas à ces représentations diplomatiques car elles ne font que remplir leurs caisses et les personnels ne font jamais de grèves pour raisons de retard de salaires et mêmes les nationaux qui y sont employés ne se plaignent pas. Exonérées de taxes pourtant, ces ambassades peuvent rivaliser de chiffes d’affaires avec nos plus grandes entreprises nationales. Un quartette d’ambassades peut valablement rivaliser avec la  Douane Sénégalaise sur le gain quotidien. Nos estimations sont assez modestes. Ces ambassades peuvent atteindre le milliard voir 3 par an sur les frais de visa avec une population assez pauvre qui parfois ne parvient pas à réunir les 3 repas par jour et qui souffrent des maladies des plus ordinaires sans pouvoir se faire soigner. C’est injuste et inacceptable. Autant le nombre de demandeurs est élevé autant les cas de refus sont élevés et le commerce se poursuit. Silence, on gagne de l’argent !
Certains cas de refus sont expressément une atteinte à la dignité humaine. Laissant nos compatriotes dans une totale ignorance, certaines ambassades refusent systématiquement d’accorder des visas. Cela peut être inscrit depuis des années dans leur politique d’immigration en Afrique. Nos pauvres compatriotes dans une totale ignorance continuent de payer des frais de visas sans savoir que le refus est automatique car systématique. C’est là qu’il s’agit d’une escroquerie manifeste et nos Etats doivent s’en rendre compte pour prendre leurs responsabilités. Parfois, devant les ambassades, on se demande par le manque de respect que le personnel commençant par les vigiles aux portes vous montrent si on est réellement dans son pays. Aucun droit de regard sur le fonctionnement des ambassades. A qui la faute ? S’interroge la jeune artiste. A nous citoyens de nos pays, demandeurs ? à notre Etat ? à nos gouvernants ? Ces interrogations méritent des réponses bien pensées.
Au nom de certaines conventions internationales ou bilatérales, les ambassades exercent dans nos Etats en brimant nos compatriotes. C’est évident, un agent consulaire peut même en arriver à une dispute avec vous sur une question pourtant dont la réponse est contenue dans les documents exigés par l’ambassade que vous avez dument fournis. Cela veut dire qu’ils ne prennent même pas le soin de lire les documents et à ce titre, il décide si oui ou non, il vous octroie le visa. Il est bien précisé dans la copie de refus remis au demandeur qu’il est possible que vous n’ayez pas pu convaincre l’agent consulaire. Ceci est une aberration et un exemple manifeste d’atteinte à la dignité humaine. Comment demander à quelqu’un de fournir autant de documents officiels, payer les frais de visa et passer des heures à attendre d’entrer dans l’ambassade le jour du Rendez-vous tout en sachant qu’il n’a aucune chance de recevoir le visa. Tout en sachant au préalable que le visa vous est refusé, ces agents font du théâtre avec les demandeurs, en posant des questions ignobles pour donner l’impression qu’ils sont sincères et sérieux afin de légitimer leur choix final déjà caché dans leurs tiroirs avant votre entretien. C’est là double les chefs d’inculpation : atteinte à la dignité humaine et corruption manifeste.
Damnés de la Terre comme disait Fanon, mes compatriotes sont victimes de manière quotidienne l’humiliation dans les ambassades. Une  très forte violence symbolique est exercée sur mes compatriotes. L’industrie de la haine contre l’occident est née et a encore de beaux jours devant elle !

 Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/

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