samedi 27 octobre 2012

Examen de la communication de crise du gouvernement du Sénégal



Examen de la communication de crise du gouvernement du Sénégal
La plus grande promesse du candidat Macky SALL, pendant la campagne présidentielle, restera le retour de la République. Cette promesse a eu l’adhésion de plusieurs intellectuels qui ont souffert du traitement infligé par le Président WADE aux valeurs de la République. Dans un article que j’ai publié, après la prestation de serment de l’actuel Président intitulé : « Le Président Macky SALL face à sa promesse d’une République », je manifestais ma foi et mes vœux au Président de restaurer le prestige de l’Etat, qui a été bâti par le courage de grands hommes.
Aujourd’hui, six (06) mois après, il y a des signes inquiétants qu’il convient de noter avec lucidité. J’affirme, sans l’ombre d’aucun doute, que si les événements qui ont amené la convocation de M. Cheikh Béthio THIOUNE s’étaient passés sous le régime de WADE, personne ne l’interpellerait. Avec tout le respect que je dois à l’ancien Président, il est responsable de tous les comportements actuels de la part des citoyens qui défient l’Etat. C’est lui qui a osé mettre la République à genoux. Mais sur ce point précis, je me demande si l’actuel Président a fait mieux. Il faut regretter que le Président Macky traîne un héritage wadiste. Cela est la plus grande menace de sa gouvernance et l’objet de la déception de plusieurs patriotes.
Les récents événements, avec les talibés du Cheikh, ont mis à jour des signes de faiblesse de notre gouvernement. Effectuons un retour sur les événements. Les fils et les talibés ont tenu des rencontres médiatiques et affirmés clairement qu’ils veulent la libération du Cheikh. Même des citoyens ordinaires ont suivi, dans les médias, ces menaces à plusieurs reprises. Ce à quoi on pouvait attendre, c’est de voir les forces de l’ordre cadrer ou encadrer ces manifestations sporadiques, mais à notre grande surprise, cela n’a pas été le cas. Devant les yeux des caméras, les thiantacounes ont saccagé des biens appartenant à ces citoyens et les forces de l’ordre ont attendu que ces dernier quittent les lieux pour venir constater les dégâts. Il n’y pas d’autres mots pour qualifier le comportement de nos forces de l’ordre. A l’instant T, je suivais le journaliste Alassane Samba DIOP qui reportait en direct dire : « les éléments de la BIP viennent d’arriver, ils sont entrain d’inspecter les lieux, mais ce que l’on attendait d’eux, ce que l’on attendait d’eux c’est de prévenir et non de constater les dégâts. Où sont nos RG ? ». L’erreur que commettent souvent les gouvernants c’est de croire que le peuple, dans son ensemble, est constitué d’ignorants. Les Sénégalais savent ce qu’est un Etat ; ils savent ce qu’ils attendent d’un Etat et connaissent bien ses prérogatives et ses limites.
Ceci dit, j’ai constaté le silence bruissant du Ministre de l’intérieur qui est pourtant directement interpellé, si c’était Ousmane NGOM, il allait monter au créneau. Je le rappelle avec fermeté. J’ai vu le porte parole du gouvernement signé un communiqué. Très honnêtement, je n’ai pas reconnu notre gouvernement. Dans ce communiqué, rien de sérieux, pire, rien de rassurant. Ce communiqué a suscité plus d’inquiétude, au lieu de démontrer le sens de la responsabilité de l’Etat dont le gouvernement devait faire part.
Dans le dit communiqué, le porte-parole rappelle les prérogatives d’un Etat. Monsieur le Ministre, cela est un acte manifeste non seulement d’ignorance, mais de faiblesse. Avec cet état de fait, vous avez gravement manqué à votre rôle de protecteurs des personnes et des biens. Très sincèrement, je n’ai pas compris l’engagement du Chef de l’Etat de rembourser les propriétaires de ses biens saccagés. C’est un aveu de taille. Le contribuable Sénégalais, dans un Etat laïc de surcroit va payer l’expression de la colère d’un groupe qui défend ses intérêts privés car il faut le dire la religion est et doit rester une question privée. Il est inacceptable d’avoir manqué à son devoir régalien pour revenir et faire payer le contribuable sénégélais.
Le Sénégal est bel et bien un Etat. N’importe quelle personne, née au Sénégal, sait, en âme et conscience, qu’il existe un Etat bien fondé par le combat de nos premiers dirigeants, à la tête, le Président Léopold Sédar Senghor et bien d’autres anonymes qui ont sacrifié les allégeances particulières pour édifier un bien commun, impersonnel et durable. C’est à ce titre qu’il  faut admettre qu’il y a eu une erreur de communication déplorable. Le rappel des prérogatives de l’Etat était totalement inutile, car il s’agissait de les démontrer par l’information d’alerte après les menaces des thiantacounes dans les médias et cadrer les manifestants pour qu’ils ne puissent pas nuire à la quiétude des citoyens à la capitale.
Toujours, dans l’inventaire des erreurs de communication qui font regretter la présence de M. Idrissa SECK dans ce gouvernement. Après la prière de la Tabaski, dans son mot, le Président de la République se lance dans le même rappel de sa mission, de la manière dont il a été élu et les menaces à l’endroit de ceux qui tenteraient de déstabiliser sa présidence. Il va même jusqu’à personnaliser le débat en ce mots : « tant que moi je suis là ». Dans une République, cela ne veut rien dire. C’est la raison pour laquelle, le Président Obama proclamait : « l’Afrique a plus besoin d’institutions fortes que des hommes forts ». Donc, une erreur manifeste dans le discours du Président. La vingtaine de journalistes et de communicants qui gèrent la communication du régime savent bien de quoi je parle. Le discours d’un Chef d’Etat doit être cohérent du début à la fin de son magistère et surtout pour un Président qui est potentiellement un futur candidat.
Dans le même discours, le Président affirme : « je voudrais dire que je l’assumerai sans faiblesse aucune». Tous les spécialistes en communication de crise savent bien qu’en période de crise, il faut éviter à tout prix de prononcer des mots qui peuvent être détournés tout comme dans l’élaboration de concepts. En période de crise, ce type de mots n’est jamais entendu à la forme négative, mais plutôt à la forme affirmative. Evidemment, quand le Président évoque à la négative la faiblesse, c’est un aveu qu’il fait dans la conscience de ceux qui l’écoutent. Macky a des homologues africains dont la communication est bien gérée donc, il n’est pas question de le laisser faire des erreurs aussi manifestes, c’est notre image qui est en jeu.
Ce que je trouve encore plus déplorable, ce sont les propos du Ministre des Forces Armées. Qu’est ce que cet homme a à voir dans cet épiphénomène de thiantacounes ? Il y a-t-il eu autant de panique du coté du gouvernement qu’il a fallu alerter l’armée ? Cette perception des choses serait inadmissible. Ce même Ministre avoue que les thiantacounes leur ont joué des tours, car, selon lui toujours, les thiantacounes ont manifesté ailleurs contrairement au lieu qu’ils avaient indiqué. Cela veut-il dire que les journalistes seraient mieux informés que les Serves Généraux ? Après tout, ils ont pu suivre et filmer les manifestants. C’est l’ensemble de ces signes qui sont inquiétants et cet état de fait ne doit plus se reproduire.
Le Ministre des forces armées a promis de mettre un terme à de telles déviances, je ne le souhaite pas non plus cependant si, par malheur, cela arriver que ce gouvernement soit conséquent. La vérité, c’est qu’il que ce gouvernement est sur une piste dangereuse. Il veut se rattraper, en tentant de convaincre qu’il n’est pas un gouvernement faible. C’est là tout le danger. Ces précédents signes de faiblesse auront forcément un impact sur les événements à venir mais. A y voir de près,  cela révèle déjà un peu soit l’absence de courage, soit le manque d’expérience des actuels tenants du pouvoir.
Il faut avoir le courage de reconnaître qu’il n’y pas encore de crise au Sénégal, donc si déjà, il y a autant d’erreurs dans la gestion de petites manifestations, il faut s’inquiéter et de manière responsable. Un allié comme Idrissa SECK a manifesté son inquiétude à la sortie de la prière de Tabaski en livrant : «Aujourd’hui, force est de reconnaître qu’il n’y pas d’avancées significatives ». Au delà de toute considération politique, j’éprouve le même sentiment que lui. Après les fêtes de Tabaski, plusieurs mouvements de grève sont prévus et aussi les populations ne sentent pas l’effort consenti par l’actuel gouvernement pour réduire le coût des denrées de première nécessité. Les ménages souffrent et il suffit de voir la manière dont ils ont affronté la fête de Tabaski. Ceux qui se paient les moutons de plus de 1 million de F CFA ne font pas 1% de la population du Sénégal.
 Nos écrits animent le débat public et s’il y a une conscience de la communication publique de l’Etat, ces articles doivent être considérés comme tels étant donné que ce sont des citoyens qui expriment leur opinion, rien de plus normal dans une démocratie. Nous sommes informés de ces jeunes qui sont recrutés pour injurier les citoyens dans les forums des portails web. Cela est inutile et ceux qui les recrutent sont les premiers responsables. Ils ne sont pas démocrates et ne méritent pas d’être dans notre appareil d’Etat. A ces jeunes qui font ces besognes, je les encourage à quitter. Il y a mieux qu’injurieux des citoyens toute la journée. Vous êtes plus intelligents que ça. Dites à ceux qui vous recrutent de mettre leurs propres enfants à vos places, ils ne le feraient jamais. Donc, ce travail est ignoble, rendez leurs le tablier et allez ailleurs où vous travaillerez dignement.
Il convient d’attirer l’attention du président sur un certain nombre de faits qui me restent à la gorge tels que la déclaration de patrimoine du président. Cela ne m’a jamais convaincu et depuis lors Macky SALL est en sursis à mes yeux. La déclaration du président sur l’exécution de Sénégalais en Gambie a été inacceptable. Personne ne peut gober qu’il n’ait pas été informé au moment où les médias en ont parlé et normalement nos représentations diplomatiques doivent recevoir des agents de renseignements généraux qui veillent car les Etats en restent souvent aux déclarations de principes en matière de collaboration d’où la nécessité de leur présence à l’étranger.
Ces comportements sont autant de faits qui brouillent la communication gouvernementale. Il est très important de savoir qu’il y a un élément capital en matière de communication en période de crise, c’est la mémoire. Cette mémoire de la crise n’est pas la seule propriété de l’Etat mais de tous les médias et cela peut constituer un précédent dangereux. Certains parlent de l’amnésie du peuple sénégalais, il l’est à dessein. Bref, la communication d’un gouvernement doit être crédible, c’est un principe fondamental. Après six (06) mois de présidence, les contradictions se multiplient. L’ancien président a payé cher ses incohérences devant les médias.
Le régime du président Macky SALL n’a pas le droit d’échouer, car il a d’énormes chances quoi que l’on dise, il y a beaucoup d’hommes intelligents qui l’entourent, à mon sens. Les Sénégalais vivent dans des conditions terribles et avec tout l’espoir qu’ils placent sur ce régime, s’il échoue, il faudra décréter la mort de la politique au Sénégal.

Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/

mardi 4 septembre 2012

La suppression du Sénat : entre pilotage à vue, opportunisme politique et pression de l’opinion publique !



Dans une République, les institutions ont une histoire déterminante et une mission importante. C’est la raison pour laquelle, il n’est pas raisonnable d’en supprimer de manière conjoncturelle. La décision du Président Macky SALL de supprimer le Sénat au lendemain du début des inondations démontre une absence de vision de la part d’un Chef d’Etat. Cette démarche est inquiétante. Je ne défends pas le maintien du Sénat loin de là mais je conteste cette démarche fondée sur des humeurs et des circonstances. Elle ne peut en aucune manière convaincre. Considéré comme un centre d’accueil par excellence des clients politiques, installé un jour d’anniversaire du naufrage du bateau le JOOLA, avec le pouvoir de nomination « extraordinaire » du président de la République, ce Sénat souffrait de légitimité et constituait littéralement une atteinte à la souveraineté populaire, un cancer pour nos finances publiques et une blessure pour l’efficacité et l’image de nos institutions.
Si le Président Macky SALL, en connaissance parfaite de toutes prérogatives illégitimes accordées au Président de la République et à cette institution et ce malgré les critiques solides, fondées et pertinentes émises par les hommes politiques, les intellectuels et l’opinion publique avant la chute du président WADE, a voulu maintenir le Sénat, cela veut dire que c’est un homme politique sans conviction et sans vision. C’est ce qui m’amène à dire que cette décision qui consiste à supprimer le Sénat pour régler le problème des inondations révèle des faiblesses graves de ce régime. Si le Sénat est une institution qui consolide la démocratie en rapprochant le peuple de la gestion des affaires publiques  et promeut le développement, même si les inondations faisaient mille morts, il ne serait pas question de le supprimer. C’est dans ce sens que je considère que cet acte relève d’un pilotage à vue, de l’opportunisme politique ou de la pression de l’opinion publique.
Le véritable problème du gouvernement de Macky SALL réside dans son impossibilité à convaincre de l’existence d’un programme bien élaboré et ambitieux de gouvernance. Que l’on ne nous dise surtout pas qu’il s’agit d’un problème de communication comme le faisait WADE. La communication ne fait pas de miracles. Un homme proche de l’actuel président disait en période de campagne électorale que le Candidat Macky SALL n’avait pas de programme de gouvernance mais plutôt un projet de société. Interrogé sur la différence conceptuelle, ce dernier soutenait que le projet de société répond à la question suivante : de quel type de citoyen nous voulons dans les années à venir ? et le programme consistant à voir les voies et moyens pour y parvenir. Je considère que c’est un jeu mot dangereux. Rien de sérieux. Il est inacceptable à cet état de démocratie que des hommes politiques se méprennent à tenir de tels propos dans l’espace public et qu’ils prétendent vouloir gouverner ce pays. Sur cette question, le magistère de Macky a un avenir incertain.
J’ose croire que le seul programme du Président Macky SALL ne se limite pas à rectifier les errements de l’ancien président WADE et de réagir par rapport aux situations qui se présentent à son gouvernement. Depuis que ce gouvernement a été installé, aucune décision forte n’a été prise. Que l’on ne nous parle pas des audits, nous attendons toujours de  voir ce qu’il en sera. Je ne vois aucune vision claire de gouvernance dégagée. Peut être, il faut attendre la déclaration de politique générale du premier ministre pour en juger. En tout état de cause, à ce rythme, il serait difficile de convaincre l’opinion sur une politique cohérente de gouvernance pour un mandat de 5 ans seulement.
Les institutions sont une expression des  ambitions d’un Etat. Selon les missions que veux accomplir un Etat à moyen ou à long terme, des organes sont crées avec une des objectifs clairs pour le permettre d’atteindre des objectifs. Ceci toujours dans le cadre de la satisfaction du citoyen qui est sa raison d’être. C’est dans ce sens que la création ou la suppression d’une institution doit répondre à une logique sérieuse et prospective. La question de l’opportunité est délicate selon la période à laquelle elle est posée. Il est certain, qu’avec les souffrances causées par les inondations, la chose la plus facile serait de supprimer le Sénat pour se donner bonne conscience et tenter de convaincre le peuple de son bons sens. Mais si la mise en place du Sénat était bien pensée,   un président de la république ne procéderait jamais de la sorte. En tout état de cause, la mise en place de nouvelles institutions doit être bien pensée. Il n’est pas intelligent de donner l’impression de malmener des institutions aujourd’hui comme ce fut le cas avec l’ancien  président WADE. Le Président Macky SALL doit éviter à tout prix de faire regretter au peuple sénégalais le départ de WADE en lui rappelant ces cauchemars de gouvernance. Sa réélection est à ce prix !
Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/


lundi 2 avril 2012

Le Président Macky SALL face à sa promesse d’une République !

Tout est parti, pour Macky SALL, le jour où il a décidé, en sa qualité de Président de l’Assemblée nationale, de convoquer le « Ministre Superman », Karim WADE - par ailleurs, fils du président qui « parle en démocrate et agit en dictateur »- devant les « représentants du peuple » élus malgré le boycott massif de l’opposition à l’époque. Refusant toute analyse purement institutionnaliste pour ne pas parler de démocratie procédurale, ce cadre démontre sans appel que les Sénégalais faisaient face à une république dans tous états où il n’existait pas la séparation des pouvoirs, un régime présidentialiste, un parlement illégitimé par sa procédure d’élection. Voilà un état des lieux qui a amené les Sénégalais, le 26 février, de manière inconstatable à alterner l’alternance. Aujourd’hui, l’Alliance pour la République peut-elle nous faire espérer un véritable retour de la République ?
Macky, un Président par défaut ?
Aucun analyste ne pouvait prédire que Macky serait le Président de la République du Sénégal, au soir du 26 février. Personne n’avait assez bien estimé cette « force tranquille ». Un autre élément théorique assez sérieux constaté est que les Sénégalais apparemment votent toujours CONTRE aux présidentielles. Les exemples de 2000 et de 2012 sont assez remarquables. Eu égard à ces deux éléments, non seulement Macky est un Président par défaut, mais il n’aura aucun état de grâce, car il a été élu, à la limite par chance et par hasard parce que  n’importe quel candidat qui aurait fait face à Wade serait élu comme ce fut le cas pour WADE lui-même  face à DIOUF en 2000. Cette perception des choses a été constatée dans l’hésitation première des candidats malheureux du premier tour à soutenir immédiatement et sans condition Macky. Difficile de juger l’opinion des électeurs mais il y a des comportements qui méritent des interrogations. Un homme qui a crée son parti il y a 3 ans, qui a fait 8 ans fermes avec le régime libéral tourmentant le peuple sénégalais, comment peut-il venir battre tous les opposants de 2000 comme le parti socialiste et Benno. Ces derniers cités quoi que l’on dise se sont battus corps et âmes pour amener le peuple à se soulever contre la candidature de trop de WADE ? Il y a quelque chose d’insaisissable dans cette élection. C’est en considérant tous ces facteurs que je conclus que Macky SALL est un Président par défaut. Si c’est effectivement le cas car il s’agit d’une opinion personnelle jusqu’à la preuve du contraire, il doit s’attendre à une gouvernance difficile à cause de la souffrance du peuple, des urgences et le malaise profond qui règnent au Sénégal.

Macky élu après un combat de martyrs de la Constitution!
Il est heureux de constater qu’après les félicitations unanimes des observateurs d’une élection présidentielle transparente, tous les observateurs ont demandé au nouveau régime de faire la lumière sur les cas de décès pendant la période pré-électorale. Pour ma part, je rends un vibrant hommage à ces citoyens, à ces Sénégalais qui ont donné leur vie pour défendre seulement 2 dispositions de la Constitution. L’article  27 et104 auront  été les bourreaux du régime libéral, de l’ambition de mourir au pouvoir de WADE, de l’ambition présidentielle de Karim WADE et peut être la mise en retraite obligatoire des héros des années 68. Les  articles 27 et  104 aura été les articles les plus célèbres de la Constitution de 2001. Jamais dans l’histoire de notre pays, il n’y a eu autant de victimes dans un combat de défense de la Constitution. Les Sénégalais se sont battus pour refuser une présidentielle à un tour et une présidentielle avec une majorité à 25%. C’est la raison pour laquelle, si Macky SALL ne pèse pas ses décisions, sa gouvernance sera très instable étant donné qu’il a pris le pouvoir sur la sueur de citoyens anonymes.  Je crois que l’avènement de la « démocratie au cas par cas » est une réalité. Toutes les décisions impopulaires conduiront les populations dans la rue. Nous connaitrons une occupation récurrente des places symboliques de la lutte dans toutes les régions et même à l’étranger, nos ambassades risquent de connaitre des sittings récurrents. Comprendre que cette victoire du 25 mars appartient au peuple, c’est comprendre la mesure des attentes.
Macky et l’héritage wadiste !
La vérité n’est pas facile à dire et elle n’est pas aussi agréable à attendre pour ceux à qui elle est destinée. Si je n’ai pas trahit l’esprit de la traduction wolof du propos, il faut le dire, les candidats malheureux du premier tour ont soutenu Macky contre leur gré. Cela est compréhensible. Le peuple a voté pour faire partir WADE et non pour élire la personne de Macky. Certain on parlé de referendum. Macky SALL a bénéficié des fruits de leur combat d’opposants  de 12 ans. Il faut aussi avoir le courage et l’humilité de le reconnaitre. Cependant, le peuple est souverain et au soir du 25 mars, il a fait connaitre son choix. A ce titre aussi, il faut accepter que Macky SALL ait été choisi souverainement par le peuple et cela exige un comportement républicain de la part de tous. Par ailleurs, certains ne lui pardonneront pas son héritage wadiste. Sur ce cas précis, les audits du régime de l’alternance nous en diront mieux. A ce sujet, il est important de rappeler que les audits  3 mois après l’installation d’un nouveau régime sont une obligation de tous les pays membres de l’UEMOA. Dans la même perspective, les rapports de Macky et les transhumants seront déterminants sur cette méfiance que certains nourrissent  à son égard. Tous ceux qui ont fleurté avec ce régime ne peuvent plus être saillants sur ce nouveau gouvernement. En 2000, WADE a été élu par une coalition. Après son installation, il a commencé à purger pour établir la primauté du PDS et finalement il s’est retourné farouchement contre tous ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Cette question est un piège pour L’Alliance pour la République. Pour les wadistes, il faut qu’ils acceptent d’aller ou qu’ils soient forcés à aller s’opposer. Il faut une nette séparation entre les gouvernants d’hier et ceux d’aujourd’hui, à l’honneur de la démocratie et par respect pour le choix du peuple. Il faut aussi demander à Macky de se démarquer de WADE en quittant la tête de son parti, sinon les prémices « du wade sans wade » sont annoncées. Une question que je me pose très sincèrement est la suivante : Si Macky SALL, tout comme Idy et Gadio n’avaient pas été chassés du régime par WADE n’auraient-ils pas défendu la candidature de WADE à la présidentielle de février 2012?
La reconquête de la souveraineté par le peuple !
Après le référendum de 2001, les Sénégalais se sont rendus compte que WADE avait taillé la Constitution à sa mesure. Pris par l’euphorie de l’alternance, les constitutionnalistes ont certainement manqué de lucidité dans la rédaction de Loi fondamentale. Lors des derniers débats sur la constitutionnalité de la candidature de WADE, il y a eu beaucoup d’aveux sur les conditions dans lesquelles cette constitution a été rédigée. Les rédacteurs ont reconnu que c’est la « constitution privée » de WADE qu’il  a personnellement, de sa propre main rédigé certains articles et il a validé la dernière mouture qui a été proposée au peuple sénégalais. Même, après ce referendum, il y a de multiples réformes, comme l’a écrit le Professeur Ismaila Madior FALL dans «  Les révisions constitutionnelles au Sénégal. Révisions consolidantes et révisions déconsolidantes de la démocratie sénégalaise. En vérité, WADE a tenté d’arracher la souveraineté au peuple. A titre d’exemples, la prolongation du mandat des députés, le couplage de la présidentielle et des législatives, la nomination de 65% des sénateurs, la création du poste de vice-président, la tentative d’élimination du second tour à la présidentielle par le passage avec 25% et l’augmentation de la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans. Les décisions qui devaient passées impérativement par voix référendaire sont prises par le Chef de l’Etat avec un parlement acquis à sa cause, suite au boycott de l’opposition des législatives de 2009. Je voudrais aussi ici rendre hommage à l’opposition pour avoir refusé de boycotter cette présidentielle ce qui aurait paru comme une logique après la validation de la candidature de WADE. La contestation du fichier électoral et l’inconstitutionnalité de la candidature de WADE auraient conduit au boycott logiquement, mais dans cette contradiction compréhensible, l’opposition a eu le courage d’aller à l’élection en faisant confiance à la maturité du peuple sénégalais. La prétention de rationalité de la plupart des analyses politiques a été mise à rude épreuve. Heureusement que les hommes politiques ne sont pas des analystes politiques, ils sont des « politiciens », pragmatiques, opportunistes et maîtres du compromis. Ce fut pour l’honneur et à la gloire du peuple Sénégalais, eu égard à l’alternance alternée, un « deuxième baobab déraciné ».
Macky face à la misère du peuple !
C’est avec une grande tristesse que nous avons vu des images des jeunes et des vieillards au soir du 25 mars, demander que le nouveau Président que d’avoir de quoi manger. Cette image m’a profondément touché. Ils l’exprimaient en mettant la main à la bouche. Parait-il que le Sénégal a été cité dans un récent rapport d’une institution internationale comme victime de l’insécurité alimentaire et menacé par la famine. A l’époque, on parlait de « fonctionnaires pauvres en France ». Toutefois, il me semble que c’est le cas au Sénégal aujourd’hui, donc les fonctionnaires sénégalais peuvent s’approprier valablement ces termes. Le journaliste  KASSE, conseiller du candidat Macky a dit avoir fait un suivi de la situation des populations sénégalaise avec des fiches et il a bien répertorié et hiérarchiser les besoins. La gouvernance de Macky sera à haut risque. Elle est menacée de son piédestal par l’urgence des populations en alimentation et en santé. Des besoins clairement exprimés. Macky devra obligatoirement faire le deuil sur la période où il fut victime, aujourd’hui il a pris sa revanche sur WADE. Donc, il ne s’agit plus de Macky-Victime mais Macky-Président, occupant la plus haute fonction qui puisse exister dans une République.
Macky, Président des urgences
Président des urgences, de la demande sociale, la présidence de Macky SALL sera jouée à la carte. Il fera face à un facteur redoutable : l’électeur-citoyen du 25 mars, qui a capitalisé les acquis de 2000 et qui attend une croissance économique et de l’emploi pour tous en général et particulièrement pour les jeunes. REPUBLIQUE et DEVELOPPEMENT devront être les maitres-mots du régime « Makysallaire ». A titre indicatif, je cite :
-Réduire le coût et lever les taxes sur les denrées de premières nécessités
-Définir une politique pour l’emploi des jeunes
-Réformer la justice
-Résoudre la crise casamançaise
-Définir un plan d’urgence pour la Casamance 
-Supprimer le Sénat
-Réduire le nombre de ministres
-Supprimer les agences
-Réduire les ambassades
-Proposer un financement des partis politique
-Créer un statut pour l’opposition
-Instaurer le bulletin unique à l’élection présidentielle
-Signer le décret d’application de loi d’orientation sociale
-Réformer le Conseil constitutionnel
-Rencontre incompatible la fonction président à celle de chef de parti politique
- Définir une politique énergétique
- Définir une politique agricole
-Réformer profondément  la constitution
-Définir une politique culturelle
-Auditer le régime de l’alternance
-Augmenter le budget des universités
-Consacrer la commémoration du naufrage le Joola
-Rendre effectif la prise en charge des pupilles de la Casamance
-Donner les moyens de travailler aux institutions qui combattent la corruption
-Donner une suite aux rapports de la Cours des comptes
-Tenir les états généraux de l’Education
-Purger les innombrables services logés au Palais de la République
-Restaurer l’autorité et le prestige des institutions
-Assainir les rapports du Chef de l’Etat et les hommes religieux
-Restaurer la diplomatie sénégalaise
-Honorer la mémoire des martyrs de la démocratie
-Définir une politique de la santé
-Auditer le foncier
Macky et la promesse de la République
Les citoyens sénégalais sont en avance sur les hommes politiques et ils ne cesseront d’en donner la preuve. Oui, les Sénégalais rêvent de l’avènement de véritables pratiques républicaines de la part de Macky, une fois à la tête de l’Etat. Au delà de toute cette aspiration populaire d’un Etat « normal », 2 ouvrages publiés récemment sont venus consacrer cette profonde aspiration : DESIR DE REPUBLIQUE du Docteur Amadou KA de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et DEMAIN LA REPUBLIQUE : UNE INVITE A L’INTROSPECTION de Monsieur El Hadj Ibrahima SALL de l’Ecole Polytechnique Ouest africain de Dakar.
Il est attendu du Président Macky SALL un retour de la République qui passe par une séparation claire des pouvoirs. Un exécutif visionnaire et efficace, une justice indépendante et responsable, une Assemblée nationale acquise à la cause du peuple, avocate des aspirations populaires. Il est impératif de rétablir l’autorité de l’Etat et le prestige des institutions. Jamais, dans l’histoire de notre pays, l’Etat et ses institutions n’ont été tant bafoués. Le régime de l’alternance a touché l’aspect vital de tout Etat : l’organisation. L’organisation de l’Etat sera l’un des plus grands chantiers du Président Macky SALL.  Tous les patriotes ont souffert de voir nos institutions atteintes au plus haut niveau.
Son Excellence, le Président Macky SALL, le retour de la république serait-il pour demain ?
Enfin, je souhaite au Président une bonne chance et un plein succès !

Fernand Nino MENDY
mendynino777@gmail.com

dimanche 18 décembre 2011

Et si Latif avait cédé à la tentation du pouvoir ?

Tout Sénégalais doit retenir son souffle dans la marche vers la prochaine présidentielle. En réalité, il y a des surprises que l’on pourrait considérer comme des pseudo- surprises. Je veux le prédire avec courage, tous les analystes politiques se présenteront un jour à une élection politique. Je demande aux Sénégalais de bien faire maintenant attention et suspecter tous ceux qui prennent la parole en public, moi en premier. Je l’assume parfaitement.
Abdou Latif Coulibaly, puisque  c’est de lui qu’il s’agit. Je n’ai absolument rien contre lui, au contraire j’ai beaucoup d’admiration pour cet homme qui m’a paru comme l’intellectuel qui avait armé sa conscience pour s’opposer à la dictature naissante de Abdoulaye WADE et je fais partie de ceux que Latif à aider à découvrir le « monstre » WADE.
D’Un opposant au pouvoir, L’alternance piégée, Comptes et mécomptes de l’ANOCI, aux multiples interviews comme celle qui a valu à Pape Alé NIANG le licenciement ou la démission de la 2STV, Latif apparaissait comme un patriote, couvert d’un courage remarquable, prêt à défendre la République au péril de sa vie. Pour cela, sans conteste, Latif n’a pas eu d’égal.
Cet homme qui a parlé au moment où certains intellectuels organiques se convertissaient en avocats du régime et d’autres se payaient le luxe de garder le silence en espérant des postes prestigieux dans l’appareil d’Etat, Latif a incontestablement révélé aux Sénégalais les coulisses du pouvoir Sénégalais et mis en déroute les discours de tous ceux qui prétendent gouverner au nom du peuple et au nom de l’intérêt général.
Mais aujourd’hui, sans retirer aucun mérite de cet opposant journaliste d’investigation, il me semble que Latif a cédé à la tentation du pouvoir. Je ne peux penser, en aucun moment, que Latif peut croire qu’il n’a y aucun Sénégalais qui puisse prétendre au poste de président et être à mesure de conduire le Sénégal dans la voie du développement. Si ma conviction est celle de Latif et je pense fondamentalement que c’est le cas, il a du succombé à la tentation du pouvoir car avec sa connaissance de la trajectoire historique de notre Etat, de ses hommes politiques, sa notoriété et le respect profond que lui vouent plusieurs Sénégalais, son soutien public à un candidat aurait suffit pour convaincre plus d’uns.
Si Latif  accepte d’être le candidat de la coalition Bennoo alternative 2012, c’est parce que d’une part il s’y attendait et d’autre part il n’attendait en réalité qu’un appareil électoral pour se lancer en politique. Le pouvoir serait –il plus attirant que le diamant ? En tout cas si ceux qui y ont goutté sont prêts au sacrifice suprême pour s’y maintenir, cela veut dire que le pouvoir a de ces secrets délicieux qu’un mortel n’aimerait rater pour aucune raison.
Aujourd’hui, pourrait-on légitimement suspecter tous ceux qui prennent la parole en public au nom du peuple ?
Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/

lundi 3 octobre 2011

TRAGEDIE DU JOOLA : un deuil sans dépouille est sans fin !

Qui a voulu faire oublier à la conscience collective sénégalaise le naufrage du bateau le Joola ?
Il y a des faits qui défient la raison. Le naufrage du bateau le Joola a plus que défier ma logique. Mon père avec qui j’ai voyagé plusieurs fois dans ce navire me disait toujours qu’il était un navire de guerre et que je ne devais pas avoir peur en haute mer. J’avais à l’époque 10 ans. Il me montrait des vaisseaux accrochés et le corps militaire qui veillait sur la sécurité des passagers. Il nous disait qu’un bateau ne pouvait sombrait en si peu de temps et que même si cela se produisait, les secours auraient toujours le temps de venir nous sauver.  Inconsciemment, j’ai grandi avec cette idée de mon père car ça faisant un moment que je n’avais plus emprunté le Joola.
Cette idée d’enfance a fait face à la réalité du 27 septembre quand j’ai appris avec des frissons que le bateau avait sombré. J’ai refusé catégoriquement la possibilité d’un naufrage aussi rapide. Mon sang ne faisait que des tours. La raison avait pris congés de moi. Toute ma pensée s’était lancée dans le vide, traversée par le crible de l’imagination et la répétition d’idées sans nom. Il y a des faits qui dépassent notre entendement, le Joola en était un pour moi !
Je suis resté des jours dans  l’étonnement. J’achetais plusieurs quotidiens. Je braquais mes oreilles au poste radio. Les repas, je l’ai prenais en regardant le ciel et je restais longtemps devant un plat. Parfois sur le coup de l’émotion, je baissais la tête, perdu dans la mélancolie et la stupéfaction !
Le joola a été une catastrophe, une terrible tragédie !
Je me rappelle les parents directs de passagers, qui perdus dans la déraison de la disparition de leur fils, leur mari, leur  tante, leur père, leur frère, leur parent se sont rendus devant les grilles du palais. Ce jour, je me suis rendu compte de l’importance de porter la confiance d’un peuple, d’une nation.
Le président Abdoulaye WADE avait  été sublime. Mon respect pour lui, je le garde malgré ce que tout le monde sais déjà sur ce que je pense de lui. Le président, lui aussi, ému par l’événement, il s’est levé de son bureau pour aller pleurer avec son peuple. Il a demandé que le palais soit ouvert, sans garde rapproché, à ce que j’ai vu au début, il est entré au milieu des pleurs, visiblement rempli d’émotion. Ce jour là, le palais a accueilli les larmes du peuple. Personne ne pouvait retenir les femmes. Que Dieu vous console ! Cette image reste gravée dans ma mémoire. Monsieur le Président, ce jour, vous avez été majestueux !
Quelques jours après, je suis allé au deuil d’une tante à grand yoff. La cour calme, les parents, son mari et sa fille, une jeune fille. Il n’y a pas eu d’enterrement, je ne me suis pas rendu au cimetière (celà semble évident mais ce n’est pas le cas). Son image me revenait à l’esprit. Une dame taciturne qui s’exprimait posément. Ma tante, ma propre tante et d’autre évoqueront des naufragés avec des liens plus étroits. J’écris avec des larmes et des mains tremblantes ce souvenir douloureux !
Le président WADE a fait un virage à 380 degrés sur la question du Joola. N’avait-il pas dit juste après : « L’Etat est responsable ». Nous avions espoir de voir la justice dire le droit mais grande a été notre surprise. Dossier classé sans suite, non lieu total. Près de 2000 morts dans un navire géré par l’Etat et aucun responsable. Donc, ce bateau était-il géré par des extraterrestres ? Quelle supplice ! Quelle honte !
En attendant la justice de Dieu, chaque jour les coupables font face au tribunal de leur conscience et des regards des victimes. Oui, chers familles de victimes, Dieu est grand ! Yalla bakhna !
Je me rappelle les mensonges des ministres, de 800 naufragés, nous sommes passés à près de 2000. Je me croyais observer l’opération israélienne la plus meurtrière sur la Palestine. Le compteur de cadavres s’affolait.
La vie humaine n’a pas de prix. Nous avons assisté à une distribution difficile et honteuse d’indemnités aux familles des victimes. Certaines familles, n’ayant pas voulu donner l’impression d’avoir acheté le crime de sang de leurs parents ont préféré ne pas en bénéficier. Il ait le lieu de condamner avec la dernière énergie l’attitude de certains parents de victimes qui ont pris ces sommes pour en faire une belle vie. Des témoignages sur ces comportements sont accablants. Des citoyens sont témoins !
Le bateau doit être renfloué by any means necessary sinon la place du souvenir sur la corniche de Dakar devra disparaitre de la carte du Sénégal. Le peuple Sénégalais n’a pas un plus grand souvenir que le bateau le Joola. Même si, je ne crois pas à l’errance des âmes sans sépultures, le renflouement du bateau est un impératif car il soulage les familles de victimes et marque à jamais l’imaginaire des Sénégalais.
Certains compatriotes ont voulu saboter la mémoire du joola en installer le Sénat un jour d’anniversaire du naufrage. Je rappelle que le pouvoir politique est temporel et que si les gouvernants actuels veulent effacer cette page de l’histoire de notre mémoire collective, d’autres viendront pour la rétablir !
Il fallait que j’écrive pour partager cette douleur qui me ronge le cœur depuis des années, pour aussi présenter mes condoléances aux familles des victimes !

Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/

dimanche 2 octobre 2011

Les ambassades occidentales au Sénégal se font-elles des chiffres d’affaire ?

C’est la question que je me suis légitimement posée à la suite d’un cas de refus de Visa.  En effet, les ambassades demandent exigent des frais de visa et parfois des cartes téléphoniques. A titre d’exemple, une ambassade demande  70 000F CFA et une carte téléphonique qui coûte 7800F CFA. La somme par demande revient donc strictement parlant à 77 800 FCFA. Poussons la réflexion, certes dans la spéculation car aucun moyen de permet de vérifier pour obtenir les opérations et les chiffres exacts. Si une ambassade comme celle que nous venons d’évoquer reçoit sans exagération 100 demandeurs par semaine, elle fait un compte de 7 780 000F CFA par semaine, le mois revient à 31 120 000 et l’année 373 440 000. Ces chiffres sont une estimation certes mais pour ceux qui fréquentent les ambassades, les rendez-vous hebdomadaires de certaines dépassent toujours plus d’une centaine de demandeurs. En général, une représentation diplomatique coûte toujours chère à l’Etat national surtout les pays Africains qui pour défendre leur souveraineté, leur images et magnifier leurs relations avec certains pays se paient le luxe d’installer des ambassades en occident. En considérant ces chiffres qui peuvent bien refléter ceux des ambassades occidentaux dans les pays africains ou démunis, il semble évident que les métropoles ne se cassent pas la tête. Les demandeurs, à qui pourtant, l’on refuse souvent le visa-sésame, sont pourvoyeurs de fonds de ces ambassades. Avec leur frais de visa, celles-ci paient sans soucis leur personnel et se font même des chiffres d’affaire.  C’est pourquoi, dans certaines ambassades, il existe clairement des services commerciaux. Que les accusés se lèvent ? Qu’en est-il donc des ambassades africaines en occident ? Réfléchissons !
La première observation tape à l’œil, les frais sont non remboursables. Malheur au demandeur qui oublie cette règle du jeu dans la demande de visa car certains de condition très modeste font des prêts espérant obtenir le visa. D’un coût élevé et non remboursable, une étude mérite d’être commanditée sur l’affaire des visas. Le domaine de la politique étrangère relevant exclusivement du pouvoir du Chef de l’Etat, cette démarche s’avère déjà éprouvante. Le nombre élevé de demandes ne semble déplaire en aucun cas à ces représentations diplomatiques car elles ne font que remplir leurs caisses et les personnels ne font jamais de grèves pour raisons de retard de salaires et mêmes les nationaux qui y sont employés ne se plaignent pas. Exonérées de taxes pourtant, ces ambassades peuvent rivaliser de chiffes d’affaires avec nos plus grandes entreprises nationales. Un quartette d’ambassades peut valablement rivaliser avec la  Douane Sénégalaise sur le gain quotidien. Nos estimations sont assez modestes. Ces ambassades peuvent atteindre le milliard voir 3 par an sur les frais de visa avec une population assez pauvre qui parfois ne parvient pas à réunir les 3 repas par jour et qui souffrent des maladies des plus ordinaires sans pouvoir se faire soigner. C’est injuste et inacceptable. Autant le nombre de demandeurs est élevé autant les cas de refus sont élevés et le commerce se poursuit. Silence, on gagne de l’argent !
Certains cas de refus sont expressément une atteinte à la dignité humaine. Laissant nos compatriotes dans une totale ignorance, certaines ambassades refusent systématiquement d’accorder des visas. Cela peut être inscrit depuis des années dans leur politique d’immigration en Afrique. Nos pauvres compatriotes dans une totale ignorance continuent de payer des frais de visas sans savoir que le refus est automatique car systématique. C’est là qu’il s’agit d’une escroquerie manifeste et nos Etats doivent s’en rendre compte pour prendre leurs responsabilités. Parfois, devant les ambassades, on se demande par le manque de respect que le personnel commençant par les vigiles aux portes vous montrent si on est réellement dans son pays. Aucun droit de regard sur le fonctionnement des ambassades. A qui la faute ? S’interroge la jeune artiste. A nous citoyens de nos pays, demandeurs ? à notre Etat ? à nos gouvernants ? Ces interrogations méritent des réponses bien pensées.
Au nom de certaines conventions internationales ou bilatérales, les ambassades exercent dans nos Etats en brimant nos compatriotes. C’est évident, un agent consulaire peut même en arriver à une dispute avec vous sur une question pourtant dont la réponse est contenue dans les documents exigés par l’ambassade que vous avez dument fournis. Cela veut dire qu’ils ne prennent même pas le soin de lire les documents et à ce titre, il décide si oui ou non, il vous octroie le visa. Il est bien précisé dans la copie de refus remis au demandeur qu’il est possible que vous n’ayez pas pu convaincre l’agent consulaire. Ceci est une aberration et un exemple manifeste d’atteinte à la dignité humaine. Comment demander à quelqu’un de fournir autant de documents officiels, payer les frais de visa et passer des heures à attendre d’entrer dans l’ambassade le jour du Rendez-vous tout en sachant qu’il n’a aucune chance de recevoir le visa. Tout en sachant au préalable que le visa vous est refusé, ces agents font du théâtre avec les demandeurs, en posant des questions ignobles pour donner l’impression qu’ils sont sincères et sérieux afin de légitimer leur choix final déjà caché dans leurs tiroirs avant votre entretien. C’est là double les chefs d’inculpation : atteinte à la dignité humaine et corruption manifeste.
Damnés de la Terre comme disait Fanon, mes compatriotes sont victimes de manière quotidienne l’humiliation dans les ambassades. Une  très forte violence symbolique est exercée sur mes compatriotes. L’industrie de la haine contre l’occident est née et a encore de beaux jours devant elle !

 Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/

SENEGAL : découvrez cet animal politique en voie d’apparition !

L’homme est par nature un animal politique disait Aristote ce que Homère soutenait autrement, l’homme ne peut vivre sans famille, sans loi et sans foyer. Le vocable est entendu ici comme une qualité fondamentale de l’individu. Autrement dit, l’homme ne peut exister en dehors de l’organisation sociale. C’est dans ce sens strictement que nous employons ce mot. Si, par ailleurs, cet usage a choqué des lecteurs, je présente mes excuses et demande leur compréhension.
Par ailleurs, dans la perspective de la présidentielle 2012, il y a des faits inédits dans l’histoire du Sénégal. En effet, à mon humble avis, jamais dans l’histoire de notre pays, les citoyens de tous rangs, ne se sont jamais autant intéressés à la chose politique. Pour rappel, la présidentielle de 2000 a sonné l’alerte en réveillant les Sénégalais. La mobilisation des jeunes dans le renversement du régime socialiste a été sans précédent. Et, cette leçon de l’histoire semblait être bien comprise par le chef de fil du régime en place d’où les sublimes promesses à la prestation de serment, en dehors du temple, au stade de l’immortel sénégalais Léopold Sédar Senghor.
Aujourd’hui, la candidature du locataire actuel du palais met le Sénégal dans une situation qui impose à ceux qui n’avaient aucun égard pour la politique en général ou les élections en particulier à dire ne ce reste qu’un mot. Si nous voulons très sincèrement, au-delà,  de toute tentation polémiste, rendre à César ce qui lui appartient, il faut rendre hommage à l’opposition. Quoi que l’on dise, c’est elle depuis 2000 avec le Parti socialiste appuyé par un autre fait marquant qui consiste au départ de Moustapha NIASSE du gouvernement, qui a sonné le glas de la contestation. Ceci n’engage que moi, il n’y a jamais eu dans l’histoire d’acte plus haut de l’opposition sénégalaise que le boycott des élections législatives en 2007. Par un article, un jour, je donnerai mes raisons sur le même portail.
Le naufrage du bateau le Joola et le limogeage de Idrissa et son procès, celui de Bara TALL, qui ont ému tant de Sénégalais à l’époque en sont aussi pour quelque chose. Considérant tous ces événements douloureux que les Sénégalais ont vécus, il est aisé de comprendre pourquoi le peuple (excusez la généralisation et la prétention) est sur la voie de la révolte.
Ce cocktail social a donné naissance à un contexte qui a favorisé un militantisme nouveau qui tire sa légitimité du manque d’impact dans les ménages de la croissance économiques et des largesses quotidiennes et sans gêne du régime en place. Le culte du mérite  a disparu du langage des Sénégalais. L’on constate l’effritement de l’autorité par des reculades extraordinaires comme les décisions prises sur l’affaire des marchants ambulants, les marche de l’opposition, et bien d’autres bras de fer que l’autorité de l’Etat a perdu devant le refus catégorique de citoyens ou simplement d’un groupuscule d’hommes d’affaire ou d’un corps de métiers.
Je ne voudrais pas faire le procès d’un régime. Je veux juste rappeler le contexte qui poussé le Sénégalais lambda à passer du stade d’observateur à militant politique pour justifier l’apparition de cet animal politique au Sénégal.
Sans aucunement oublier les coupures ou les délestages qui ont frappé de plein fouets toutes les couches sociales et qui sont une cause immédiate du réveil du citoyen sénégalais, la prolifération des partis politiques depuis 2000 au nombre de 166 présentement, si ma mémoire est bonne, la multiplication des mouvements citoyens depuis quelques temps ont donné naissance à deux organisations qui vont m’intéresser : Yen a marre et M23. Le constat peut être renversant. Le concept de Yen a marre rappelle un homme désespéré qui décide d’engager la révolte. Celui de M23, évoque à l’esprit le M16, une arme de guerre. L’assemblage de ces deux éléments ne donnent-il pas un homme debout en colère avec une arme à la main ? Je refuse de le voir ainsi mais il n’y pas plus aveugle que celui qui ne veux pas voir. L’histoire de l’humanité a montré qu’en toux lieux et en tout temps, la violence a toujours commencé par être verbale. Si tel est le fait et que nul ne peut le contester, il est du devoir de chacun, de tous les Sénégalais de se faire violence pour que cette violence symbolique ne passe jamais à la violence physique.
Ces nouveaux mouvements citoyens sont constituaient de Sénégalais Lambda, parfois sans parti politique et qui très souvent habitent des endroits qui n’ont jamais fait l’actualité nationale ou s’ils le font quelques fois, c’est pour paraitre comme l’Afrique dans les médias occidentaux. Au fond, je me demande s’il ne d’agit pas d’une revanche. De qui ? Suivez mon regard !
Un rappeur symbolique au sommet de son art vers 2008 du nom de « fou malade » avait poussé un éminent journaliste à dire à l’époque que le candidat qui remporterait l’élection présidentielle de 2012 devrait faire impérativement sa campagne électorale avec lui. Aujourd’hui, il semble être dans la mêlée avec Yen a marre mais il reste ce symbole de cette jeunesse qui dit chaque jour Yen a marre en prison, dans les rues, dans les écoles, dans les universités et dans les hôpitaux. Cette jeunesse sans emplois qui rêvent légitimement d’un avenir meilleur.
En attendant de poser une réflexion avec vous sur le réel électeur  au Sénégal: qui vote réellement au Sénégal ?, nous allons baptiser l’animal politique au Sénégal. Il s’appelle Le Sénégalais conscient des enjeux de la politique, de faire valoir ces droits de citoyens, conscient de ses devoirs de patriote et qui aspire à un Sénégal où chacun peut, sans distinction, prétendre aux délices de la politique par une nouvelle forme de gouvernance menée par un nouveau leadership fondé sur l’éthique et qui rend compte au peuple. Si l’on peut valablement baptiser ce militant nouveau au singulier, pourquoi ne le ferait-on pas au pluriel : Les Sénégalais. Je vous rends hommages !
Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/